Voici ci-après les écoles de hameaux que nous avons recensées dans le Finistère. Elles ont été bâties pour la plupart entre les années 1870 et 1930, mais peuvent être plus anciennes...
Ces écoles sont mises en ligne par ordre alphabétique par commune.
Les informations concernant chacune seront mises en ligne peu à peu, au fur et à mesure de notre consultation de la série O.
Comme pour les 67 écoles étudiées initialement (voir ici), nous nous rendrons sur place pour voir ce que sont devenus les bâtiments.
Peut-être avez-vous vous-même des informations ?
Nous serions heureux que vous nous en fassiez part ici.
L’école de hameau de Penzé a ceci de particulier qu’elle est située à la jonction de 3 communes : Guiclan, Taulé et Plouénan.
Ceci aurait pu être une cause de difficultés pour installer cette école, mais il semble que non : les archives consultées ne montrent pas d’opposition entre municipalités, mais des accords sur le partage des dépenses.
La première école était sur une parcelle relevant de Guiclan : c’était une école de garçons.
Une seconde école a été aménagée côté Taulé sur les crédits du "Plan Grévy" et était donc l’une des 67 écoles ouvertes de 1882 à 1886. Cette école a été dédiée aux garçons tandis que les filles ont pu enfin être scolarisées... dans les locaux anciens côté Guiclan !
Les bâtiments de l’école actuelle datent de 1913 et comprennent une école de garçons et une école de filles. Ils sont administrativement sur la commune de Plouénan.
Une 1re localisation sur une parcelle relevant de Guiclan
D’abord école de garçons, puis école de filles à partir de 1885, cette maison d’école a fonctionné jusqu’en 1913.
Lorsqu’elle est devenue école de filles, sa dénomination est passée d’ "école de Penzé" à "école du Moudennou", ce qui nous informe sur sa localisation.
Archives Nationales, F/17/*/2851, École de Penzé, dessin réalisé par l’instituteur en 1884.
C’est grâce à une enquête de juin 1884 lancée par le ministère de l’Instruction publique auprès des instituteurs que nous avons une vision de ce qu’elle était à cette date.
Les items du questionnaire portaient en effet sur le nombre d’instituteurs et d’élèves, le système de chauffage, les lieux d’aisances, les cours et préaux... Qui plus est, l’instituteur était prié de fournir un plan des locaux. Voici donc celui qui a été communiqué par Louis Merrer, l’instituteur directeur de l’école.
Ses réponses nous apprennent qu’ils sont deux maîtres pour s’occuper de 131 garçons (2 entre 5 et 6 ans, 118 entre 6 et 13 ans, 11 de plus de 13 ans) dans une pièce unique pouvant en accueillir 53 !
Il n’y a pas de système de chauffage, de lieux d’aisances, de point d’eau ni de bibliothèque scolaire. L’aération et l’éclairage de la classe sont déficients. Il manque 8 bancs et 8 tables et il n’y a pas, non plus, de préau ni de cour.
Une 2e localisation sur une parcelle relevant de Taulé
L’enquête de 1884 confirme qu’aucune école publique pour filles n’existe. La mise sur pied de la scolarisation des filles a subi quelques retards.
Voici un courrier du 24 octobre 1883 [1] adressé à l’inspection académique par Adolphe Desbordes, président de la délégation cantonale du canton de Taulé :
Je me permets de venir vous signaler mon étonnement du peu d’empressement que met l’Administration d’abord à établir définitivement une école de filles au hameau de Penzé, école décidée depuis près de trois années et dont l’installation a été si souvent commencée et puis ensuite ajournée ; cependant à maintes reprises M. le Préfet m’a assuré qu’une somme de 18 000 francs était affectée pour l’établissement de cette école..."
La réponse de l’inspecteur d’académie, Alexandre Dreux, est inscrite en marge de la lettre :
Transmis à M. le Préfet. Je réponds à M. Desbordes que si la création de l’école de filles de Penzé ne dépendait que de nous, elle fonctionnerait depuis un an.
Au final, une nouvelle école est installée sur une parcelle relevant de Taulé, dans une maison vendue par M. Jean-Marie Bellec, maître d’hôtel.
L’acte de vente donne une description précise du lieu :
Cette construction, ayant sa façade sur la route Nationale n° 169, est bornée au nord par la route conduisant à la minoterie de M. Desbordes et au sud par la caserne de gendarmerie de Taulé.
Archives départementales du Finistère, 2 O 1/1971, plan de l’école de 1885.
Des aménagements sont faits pour la transformer en maison d’école (architecte Théophile Nédelec de Morlaix).
Celle-ci ouvre en avril 1885 et accueille les garçons tandis que les filles vont à l’école du Moudennou.
Une 3e localisation : c’est l’école actuelle de Penzé située sur une parcelle relevant de Plouénan.
Ce groupe scolaire intercommunal a ouvert en octobre 1913. Sa construction était urgente, notamment en raison de l’état de vétusté de l’école du Moudennou.
Une délibération du conseil municipal de Plouénan approuve le plan et le devis le 26 septembre 1909.
En 1910, l’inspecteur primaire remplit le questionnaire préalable à la construction :
– Il indique les effectifs : 156 garçons, 135 filles. Les deux écoles existantes devaient en effet être trop exigües...
– Il précise que le terrain choisi à Plouénan est celui qui est le mieux situé. Il est central, salubre, bien aéré et d’un accès facile. Il est juste en pente légère.
La parcelle appartient à Edmond Puyo, président de la chambre de commerce de Morlaix. L’architecte choisi est Alfred Serrurier et l’entrepreneur est Louis Mazé de Guimiliau.
Comme pour la plupart des constructions scolaires, des besoins de travaux complémentaires sont rapidement signalés. Notons cependant qu’un problème de sécurité apparaît en janvier 1914.
Le maire écrit : "... Les fondations du mur de soutènement étant construites dans la vase, des tassements se sont produits dans la cour de récréation des garçons, les murs se lézardent, le préau prend une inclinaison tout à fait inquiétante..."
Des travaux de réfection sont faits et la réception définitive des travaux a lieu le 25 février 1920.
Archives départementales du Finistère, 2 O 1/1971, plan de situation de l’école, 1913.
Informations complémentaires
Malgré l’évolution de nos informations sur l’école de Penzé, nous laissons ci-après les informations que nous avions collectées dans le cadre de notre recherche sur le plan Grévy (construction de 67 écoles de hameaux entre 1882 et 1886). Ces données concernent donc la construction de l’école de Penzé côté Taulé.
La construction de l’école sur la commune de Taulé - projet de 1883
Décision du
19/11/1883
Montant du projet
15 333,33 F
Financement
par la commune (Caisse des écoles)
0,00 F
par la commune (autres ressources)
333,33 F
par le département
0,00 F
subventions de l’État
15 000,00 F
Coût réel
15 333,33 F
Les élèves
L’école ouvre en avril 1885.
en 1886
en mai 1888
Nombre de classes
2
2
Nombre de places
?
86
Nombre d’élèves
216
179
Les premiers instituteurs
Dans le dénombrement de population de Taulé daté du 31 décembre 1876 [2], il n’y a aucun instituteur à Penzé ; dans celui du 31 janvier 1882 [1] M. Louis Merrer est mentionné.
En 1884, nous avons la nomination de M. Gourvennec. L’année suivante, une institutrice, Mlle Le Folcalvez est nommée.
• Louis Merrer est né le 13 octobre 1861 à Taulé.
• Henri Louis Gourvennec est né le 29 décembre 1864 à Trégourez. Il obtient son Certificat d’Aptitude Pédagogique le 15 novembre 1881. Il enseigne à Morlaix et le 7 février 1884, à 20 ans, il est nommé instituteur public à l’école de Penzé. Le 20 février 1899, il est nommé à Loc-Éguiner-Saint-Thégonnec.
• Marie Julienne Le Folcalvez est née le 7 juillet 1861 à Plomeur. Elle obtient son Certificat d’Aptitude Pédagogique en août 1878. Le 9 avril 1885, à 24 ans, elle est nommée institutrice publique à l’école de Penzé. Le 27 août 1887, elle est nommée à l’école de hameau de Créac’h-ru à Plonéour-Lanvern.
Aujourd’hui
L’école actuelle de Penzé.
Les effectifs 2015/2016 de l’école primaire étaient de 58 élèves. À cela il convient d’ajouter 22 élèves en maternelle.
À la rentrée 2021/2022 l’école primaire n’accueille plus que 40 élèves [3].
Depuis juin 2022, l’école vit quelques turbulences : elle a été fermée par arrêté municipal pour des raisons de sécurité (mauvais état d’un mur et du sol). Les enfants sont répartis sur d’autres écoles.
Les parents ont lancé un recours auprès du Tribunal administratif afin d’obtenir la réouverture au plus vite.
Ils ont aussi créé une page Facebook Penzé au pied du mur.