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Voici ci-après les écoles de hameaux que nous avons recensées dans le Finistère. Elles ont été bâties pour la plupart entre les années 1870 et 1930, mais peuvent être plus anciennes...
Ces écoles sont mises en ligne par ordre alphabétique par commune.
PRÉCISION : la commune que nous faisons figurer est celle d’appartenance au moment de la construction.
 

Au départ étaient en ligne uniquement les écoles pour lesquelles nous avions pu consulter la série 1 T des Archives départementales du Finistère.
Nous avons ensuite complété l’étude de certaines de ces écoles grâce principalement à la série 2 O.
Puis nous avons étudié de nouvelles écoles grâce à ces archives.
Aujourd’hui nous choisissons de mettre en ligne d’autres écoles même si les recherches sont partielles.
 

Comme pour les 67 écoles étudiées initialement (voir ici), nous nous rendons sur place pour voir ce que sont devenus les bâtiments. Ce sera fait pour toutes, au fur et à mesure !
Certaines de ces écoles sont devenues des maisons d’habitation. Nous remercions sincèrement les propriétaires qui nous autorisent à publier une photo.
 
Peut-être avez-vous vous-même des informations ? Vous pouvez nous en faire part ici !




•Bannalec
Église-Blanche
Saint-Cado
Saint-Jacques
•Bénodet
Perguet
Menez-Groas
•Beuzec-Conq
La Boixière
Le Lin
•Bohars
Penfeld
•Brasparts
Saint-Rivoal
•Briec
Landrévarzec / Bourg
Landudal / Bourg
Moulin-du-Duc
Sainte-Cécile / Pénity
•Carantec
Île Callot
•Cléden-Cap-Sizun
Saint-They / Saint-Tugdual
•Cléder
Bougourouan
Creac’h-Oalec
•Clohars-Carnoët
Doëlan
Saint-Maudet
•Combrit
Sainte-Marine
•Crozon
Le Fret / Saint-Fiacre
Kerloc’h
Lanvéoc
Morgat
Saint-Hernot
Saint-Laurent
•Édern
Scoldy / Gulvain
•Élliant
Croix Menez-Bris / Kerviou
•Ergué-Armel
La Gare
Menez-Bily
•Ergué-Gabéric
Lestonan
•Fouesnant
La Forêt
Les Glénan
Mousterlin
Quinquis
•Guiclan
Penzé
•Guipavas
Coataudon
Kerafloc’h
Le Relecq
•Guissény
Brendaouez
Keribert
•Hanvec
Pen-Ar-Hoat
•Kerfeunteun
Kernilis
•Kerlouan
Saint-Égarec
•Kernével
Le Moustoir
•Lambézellec
Penfeld / Bergot
•Landévennec
Kerdilès
•Landeleau
Penity / Saint-Laurent
•Lanriec
Le Passage
•Loctudy
Saint-Guildo / Larvor
•Logonna-Daoulas
Sainte-Marguerite
•Lopérec
Kervès
•Loqueffret
Brennilis / Bourg
•Meilars
Confort
•Melgven
Cadol
•Moëlan
Brigneau
Saint-Pierre
Kermoulin / Saint-Thamec
•Névez
Kermen
•Penhars
Moulin-Vert
•Penmarc’h
Kerity
Saint-Guénolé
•Pleyben
Killiégou
Pont-Coblant
Pont-Keryau
•Ploaré
Le Juch
•Plobannalec-Lesconil
Lesconil
•Plogastel-Saint-Germain
Saint-Germain
•Plogoff
Lescoff
•Plogonnec
Saint-Albin
•Plomeur
Le Guilvinec
La Palue
•Plonéis
Gourlizon / Bourg
•Plonéour-Lanvern
Creac’h-Ru / Stang-Ar-Bacol
•Plonévez-Porzay
Kerlaz
•Plouarzel
Trézien
•Ploudalmézeau
Portsall
•Ploudaniel
Auberge-Neuve
•Plouégat-Guérand
Pont-Menou
•Plouénan
Penzé
•Plougasnou
Kerénot
Mesgouez
•Plougastel-Daoulas
Pont-Callec
Saint-Adrien
Sainte-Christine
•Plougonvelin
Saint-Mathieu
•Plougonven
Kermeur
Saint-Eutrope
•Plouguerneau
Le Grouanec
Lilia
•Plouhinec
Poulgoazec / Menglenot
Pors-Poulhan
•Plouider
Pont-du-Châtel
•Plouigneau
Les Forges
Lanleya
Saint-Éloi
•Ploujean
Troudousten
•Ploumoguer
Lamber
•Plounéour-Menez
Le Relecq
•Plounéour-Trez
Brignogan / Bourg
•Plounéventer
Saint-Derrien / Bourg
•Plourin-lès-Morlaix
Quélern
Le Fumé
•Plouvien
Le Tariec
•Plouzané
La Trinité
•Plozévet
Lesneut / Saint-Démet
•Porspoder
Melon
•Pouldergat
Pouldavid
•Pouldreuzic
Penhors
•Poullan
Tréboul
•Poullaouen
Le Guilly
Pen-Ar-Helf-Du
Saint-Sébastien
Saint-Tudec
•Quéménéven
Kergoat
•Querrien
Belle-Fontaine
La Clarté / La Croix-Rouge
•Rédéné
Kerjules
•Le Relecq-Kerhuon
Sainte-Barbe
•Riec
Lothan
Loyan
Saint-Gilles
•Roscoff
Santec
Île de Sieck
•Saint-Évarzec
Menez-Bras / Le Dréau
•Saint-Hernin
Hellan / Bellevue
•Saint-Jean-Trolimon
Kerbascol
•Saint-Pierre-Quilbignon
Les-Quatre-Moulins
•Saint-Ségal
Pont-de-Buis / Bourg
•Saint-Thégonnec
Sainte-Brigitte
•Santec
Dossen
•Scaër
Plascaër / Coadigou
Saint-Adrien / Keranguen
Saint-Paul / Quérou
•Scrignac
Quénéquen
•Sizun
Saint-Cadou
•Spézet
Kerlaviou
•Taulé
Penzé
•Treffiagat
Léchiagat
•Trégunc
Saint-Philibert

École de Kerloc’hCommune de Crozon

Préambule

Le plus grand obstacle à ce que l’éducation primaire s’étende dans les campagnes principalement, est la dispersion des habitations. Peu de communes, même les plus populeuses, offrent une portion considérable de population agglomérée. Les hameaux (appelés villages) sont très multipliés et écartés du chef-lieu ou clocher (appelé bourg), qui lui-même ne se compose que d’un petit nombre de maisons voisines de l’église. D’ailleurs les communications sont très difficiles, les chemins vicinaux étant boueux, pendant la plus grande partie de l’année,… » [1].

Cette situation décrite le 31 mai 1817 par le préfet d’Ille-et-Vilaine d’Allonville dans un rapport qu’il adresse au ministre de l’Intérieur est tout à fait celle constatée dans le Finistère par les dénombrements de population de 1881 [2] : ceux-ci montrent en effet que seulement 15 à 20 % de la population des communes rurales habitent dans un bourg !
En 1876, une circulaire [3] du ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts avise les préfets de dispositions du gouvernement tendant à mailler le territoire d’écoles primaires de façon à ce qu’elles soient « à portée des familles, et que, dans aucun cas, l’enfant de six à treize ans n’ait à parcourir une distance tellement grande que son assiduité ne puisse être raisonnablement exigée ».

La commune de Crozon

La Presqu’île de Crozon comporte aujourd’hui sept communes :
Argol, Camaret-sur-Mer, Crozon, Landévennec, Lanvéoc, Roscanvel et Telgruc-sur-Mer.
 

C’est en 1872 que Lanvéoc est devenue commune [4] : jusqu’en 1871 elle constitue un hameau de la commune de Crozon, dans lequel on trouve déjà une maison d’école !

Quant à Camaret-sur-Mer, sa superficie a doublé en 1908 lorsque par référendum la trève de Saint-Julien dont relève le hameau de Kerloc’h lui a été adjoint, la détachant ainsi de la commune de Crozon [5].
 

La présentation qui suit des écoles de hameaux de la commune de Crozon est basée sur la situation administrative en 1871.

À cette date Crozon comporte donc six hameaux principaux : Lanvéoc, Le Fret / Saint-Fiacre, Morgat, Tal-Ar-Groas, Saint-Hernot et Saint-Julien (Kerloc’h).
L’ensemble de la commune couvre ainsi plus de 100 km² pour 8 929 habitants. Rappelons qu’une commune finistérienne moyenne à cette époque était d’environ 24 km2 et de 2 300 habitants.
En 2019, Crozon c’est 80,37 km² pour 7 386 habitants (données INSEE).

Crozon et ses 6 principaux hameaux en 1871, © Bernard Kerneis.

Ces données expliquent aisément pourquoi il a fallu construire six écoles de hameaux, les enfants étant éloignés de plus de trois kilomètres de l’école communale située dans le bourg de Crozon :
– deux au nord : Lanvéoc et Le Fret / Saint-Fiacre
– deux au sud : Morgat et Saint-Hernot
– une à l’ouest : Kerloc’h
– une à l’est : Tal-Ar-Groas / Saint-Laurent

Si les écoles de Saint-Fiacre et Saint-Laurent ont bénéficié du plan de construction Grévy de 1882, il n’en est pas de même pour les quatre autres.

L’école du hameau de Kerloc’h

➥ La première école

La première école ouvre en 1882. Elle est mixte et se compose d’une pièce unique louée par la mairie.
Le local convient mais « l’instituteur n’a pour logement qu’un mauvais grenier inhabitable, et il est forcé de s’en aller chaque jour, à près de trois kilomètres, chercher un gîte ».
 
Les courriers échangés entre la préfecture, la sous-préfecture et l’inspection académique en 1887 soulignent ce problème. Mais le maire, René Louboutin, semble ne pas y remédier.

Quimper le 8 août 1887
Monsieur le Préfet,
Une école de hameau a été créée en 1882, dans la commune de Crozon, section dite de Kerloc’h ; elle reçoit en moyenne 50 enfants.
Elle est mal installée dans une maison louée ; mais la classe pourrait y être maintenue, parce que le local est assez vaste, assez bien éclairé et aéré ; seulement l’instituteur n’a pour logement qu’un mauvais grenier inhabitable, et il est forcé de s’en aller chaque jour, à près de trois kilomètres, chercher un gîte.
Monsieur Louboutin, maire de Crozon, à qui j’ai fait part de cette situation intolérable, m’avait promis de louer, à la rentrée de septembre 1886, un logement convenable ; je lui faisais remarquer que je ne pourrais faire autrement que de demander la suppression de l’école de Kerloc’h, s’il n’accédait pas à ma prière.
M. le Maire n’a rien fait pour dégager sa promesse formelle. Il se plaignait qu’on ne lui envoyât que des instituteurs en disgrâce, ivrognes ou toqués ; celui qui y est depuis un an a une bonne conduite et beaucoup de zèle ; mais en vérité, je ne puis le laisser dans un poste aussi désagréable.
Voulez-vous avoir la bonté de prier M. Louboutin de chercher et de louer dans une des maisons de Kerloc’h, et je sais qu’il y en a, un appartement composé d’au moins deux chambres, dont l’une à feu, où l’instituteur puisse se loger d’une façon convenable.
Sur son refus, je crois qu’il faudra en venir à la fâcheuse extrémité de fermer l’école.

➥ Un état des lieux en juin 1884

En juin 1884, le ministère de l’Instruction publique diligente auprès des instituteurs une enquête [6] sur la situation matérielle des écoles primaires. On y trouve de nombreux renseignements tels que le nombre d’instituteurs et d’élèves, le système de chauffage, les lieux d’aisances, les cours et préaux...
De plus, l’instituteur est prié de fournir un plan des locaux.

L’école est mixte et se compose d’une pièce unique louée par la mairie.
Elle permet d’accueillir 44 élèves et compte 61 inscrits (5 élèves entre 5 et 6 ans révolus, 44 entre 6 et 13 ans révolus et 3 au-dessus de 13 ans). Le 19 juin, 52 élèves sont présents.
L’aération du local et son éclairage sont suffisants mais il n’y a ni préau, ni point d’eau, ni cour, ni toilettes.
 
L’instituteur s’appelle Jean Marie Victor Kervren.

Archives Nationales, F/17/*/2849, École de Kerloc’h, dessin réalisé par l’instituteur en 1884.

➥ Le projet de construction d’un groupe scolaire

Il faut attendre 1891 pour qu’un projet de construction soit lancé. Le conseil municipal approuve le choix de l’emplacement. Il s’agit d’un terrain vague bordant le chemin de Camaret au Fret près du village de Rigonou.
 
Un nouveau terrain est choisi plus tard sur le « chemin de grande communication n° 8 de Châteaulin à Camaret » (actuelle D8) entre les hameaux de Penfrat et Rigonou.
 
Ce projet n’est proposé à la commission départementale de l’Instruction publique qu’en octobre 1894 !

Archives départementales du Finistère, 2 O 653, plan de situation de l’école de Kerloc’h, 1894.

 

Voici ce qu’écrit, à propos de l’état sanitaire du local, l’inspecteur primaire en février 1895 :

L’école mixte de Kerloc’h est installée dans une crèche louée par la commune de Crozon. Elle est insalubre, d’un accès difficile et même dangereux pour les enfants, mal éclairée et mal aérée.
C’est une école à interdire le plus tôt possible.

 

Nous n’avons trouvé aucun document sur la construction de l’école mais un courrier daté du 13 octobre 1899 indique que les travaux sont terminés.

➥ Le transfert du groupe scolaire à la commune de Camaret

La trève de Saint-Julien dont relève le hameau de Kerloc’h est rattachée à la commune de Camaret le 17 juin 1908.
À partir de cette date, l’école devient donc propriété de Camaret.

➥ Aujourd’hui

L’école ferme le 31 août 1997 [7].

Le bâtiment a servi de local associatif puis de local d’entreprise.
 

École de Kerloc’h, commune de Crozon puis de Camaret. Cliché 2022 © Bernard Kerneis.

[1CHALOPIN (Michel), L’enseignement mutuel en Bretagne de 1815 à 1850, Éducation. Université Rennes 2, 2008, p. 15-16.

[2Estimation de population effectuée d’après les dénombrements de population des communes rurales. Archives départementales du Finistère, série 6 M.

[3Persée, circulaire du 15 juin 1876 relative à la construction des écoles primaires.

[5Gallica.bnf.fr / BnF, Journal Officiel du 17 juin 1908.

[6Archives nationales, F/17/*/2849. Ministère de l’Instruction publique. Enquête sur la situation des écoles primaires en 1884 : statistiques fournies par les instituteurs et institutrices.

[7L’Annuaire de l’éducation, liste des établissements fermés.


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Article mis en ligne le 2 septembre 2019, dernière modification le 24 juin 2023.